Jérôme Tixier, 64 ans, est titulaire d’une maîtrise de droit et diplômé de Sciences Po Paris. Il est l’ex-DRH du groupe L’Oréal.

Introduction

Jérôme TIXIER est membre du Comité de transformation du CRI/Learning Planet Institut. Il a travaillé chez L’Oréal pendant 40 ans avant de prendre la présidence du conseil d’administration de France Compétence. C’est quelqu’un qui est très centré sur l’humain. En effet, il est très axé sur les valeurs, notamment humaines et religieuses. Ce sont pour lui l’engagement et le sens de la vie.

Pour Jérôme Tixier, la bienveillance est une notion centrale puisque tout ce qui concerne l’écoute, le respect, la proximité et toutes ces qualités sont la base de la mission RH. Elle ne suffit pas, mais elle est quand même essentielle. La bienveillance pour lui, c’est également une notion indissociable entre notre vie professionnelle et notre vie personnelle. Elle est maintenue et nourrie grâce à l’exemplarité, c’est-à-dire, le montrer et on le montre par le respect qu’on accorde les uns aux autres, le temps qu’on prend ensemble pour préparer une décision et la prendre sans forcer les choses, le fait de permettre à chacun de s’exprimer, de faire parler ce qui parle moins et d’animer une réunion.

Interview complète

Jérôme TIXIER a fait sa carrière chez L’Oréal. Il a été Directeur Général des Relations Humaines du groupe et en même temps Conseiller Général du président. Il s’est donc chargé de la gouvernance en relation avec le conseil d’administration. Lors de notre interview, il nous a partagé son parcours ancré sur l’humain pour amener la bienveillance au sein des Ressources Humaines. Voici les dix points clé de notre échange.

1- La relation individuelle est fondamentale. C’est la relation de confiance qu’il faut louer avec les hommes et les femmes de l’entreprise et la proximité dont il faut faire preuve.

2- La notion de bienveillance est nourrie plus largement dans le fait de prendre en compte un certain nombre de soft skills dans les relations des managers.

3- Mettre en pratique ce concept de bienveillance par des petits gestes. L’exemplarité est importante. La manifestation de la bienveillance est utile pour faire en sorte que cette instance puisse trouver sa place.

4- Il y a un certain nombre de règles ou de codes à respecter pour faire en sorte que cette bienveillance puisse s’épanouir : si effectivement, on a un objectif commun qui est défini donc il y a quand même des règles du jeu.

5- La bienveillance n’exclut pas non plus les accords, on les note, les intègre et on les traite si on peut et si on ne peut pas, on n’est pas forcé toujours de trouver un accord.

6- Transformer managérialement, c’est bien, mais le mesurer est aussi bien, et récompenser ce qui le jouent est essentiel.

7- S’il n’y a pas la primature du patron et que tout le monde sent que le patron est derrière et qu’il peut véritablement faire bouger son organisation, franchement cela ne bouge pas.

8- La culture de feed-back est très importante. On a créé un séminaire de formation qui s’appelait “SIMPLICITY” et qui permettait de sensibiliser les participants en vertu de la collaboration.

9- Ne pas hésiter à aller voir leur DRH pour demander conseil quand il y a des problématiques à résoudre sur n’importe quel sujet RH.

10- Quand on se sépare de quelqu’un, la bienveillance consiste à dire que c’est une personne qui a des qualités, mais que ces qualités s’exprimeraient mieux ailleurs.