Philippe Gabilliet est Professeur de Psychologie et de Management à ESCP Business School à Paris.

Il a une spécialisation sur les Stratégies mentales de la réussite. Il a toujours une dimension critique pour faire avancer les choses.

Introduction

Dans son activité, Philippe agit toujours au mieux dans l’intérêt, de ses étudiants, ce qui fait qu’il est bienveillant. D’ailleurs, il ne donne jamais de mauvaise note à ses élèves. Il se qualifie de bienveillant dans le sens où la bienveillance est le fait de porter de l’attention aux autres. Dans son quotidien être bienveillant ne représente aucun défi.

La bienveillance pour lui, c’est le traitement humain autour des collaborateurs, le respect. C’est aussi le fait de porter de l’attention réelle à l’autre à son bien-être et à sa réussite, et d’agir en fonction du respect d’autrui.

Philippe a souligné que pour son collègue Ghislain Deslande, il y a deux types de bienveillance, une distinction clé pour comprendre le processus et ses contradictions :

∙ Bienveillance formelle, instrumentale.

∙ Bienveillance informelle, conviviale.

Interview complète

Pour lui, le monde de l’entreprise n’est pas naturellement bienveillant. En effet, dans la mesure où c’est une structure sociale, porteuse de contraintes, telles que l’efficacité et l’efficience, l’entreprise crée un lieu social qui génère mécaniquement des tensions humaines. La mise en place de processus a aussi pour but de juguler cet inconfort.

Le process de bienveillance est de surtout former le manager à avoir un esprit bienveillant vis-à-vis des collaborateurs, afin qu’ils aient un ressenti positif. D’ailleurs, le contraire fondamental de la bienveillance est l’indifférence, le cynisme.

La performance de l’entreprise est d’abord très corrélée à des éléments de stratégies par rapport à un contexte économique. Même si les dirigeants sont bienveillants, avec une mauvaise stratégie sur un marché, rien ne va. L’équipe est performante dès l’instant où elle crée de la valeur durablement. La bienveillance a un impact sur le niveau d’engagement des acteurs, qui est un critère de la performance. Derrière la bienveillance, il y a aussi une notion d’équité et de justice.

Pour une performance durable, il faut des collaborateurs compétents, une stratégie de marché et enrober l’ensemble avec de l’engagement. La bienveillance joue aussi un rôle dans la résilience des équipes, c’est-à-dire, la capacité à soutenir un choc extérieur. Et il y aura un manque de bienveillance s’il y a une pression hiérarchique.

La bienveillance en temps de crise, c’est d’abord la lucidité du N+1 par rapport à ce qui se passe. C’est aussi le fait de chercher avec les collaborateurs les solutions aux problèmes au lieu de porter des jugements. Le leader peut prendre ses cadres et trouver ensemble les meilleurs moyens pour accroître le niveau d’engagement de leurs collaborateurs. En effet, la bienveillance est une utilité.

Un bon management arrive à faire réussir les gens avec une stratégie. Et pour cela, le manager a besoin de deux leviers : les processus et les outils relationnels.